Louis François ORSON (1774-1837)

Date de vente : 28 août 2020

Estimation : 400/600 €

Prix de vente : 1073 €



SOUVENIRS DE L'HOTEL DE PRONAY

Louis François ORSON (1774-1837)

La Sirenne, Vue de la galliotte de sa Majesté Marie Antoinette d'Autriche.

Aquarelle sur papier vergé.

Cadre en bois et stuc doré à canaux et rang de perles.

Dim : 39 X 48 cm.

A l'arrière, une bande de papier ancien collé portant la mention manuscrite à l'encre : "Fait par Louis François Orson, fils de Jacques François Orson, Pilote de la Reine, fait le 29 novembre 1829.

Vue de la superbe galiotte de Sa Majesté Marie Antoinette d'Autriche, Reine de France et de Navarreconduite par Orson Jacques François, son piloteen 1785. Né à Montereau, Seine et Marne. Donné per Orson Louis Maximilien Héraclius, fils d'Orson Louis François, à mon cousin, Girault aîné, petit fils comme moi de Orson Jacques François. 

Lyon, le 28 juillet 1864."

Restauration et piqûres d'humidité.

Ce dessin, quoique postérieur est d'un grand interêt documentaire car l'une des rares représentations du bateau de plaisance de la reine Marie-Antoinette.

La reine avait pour habitude de séjourner l'automne à Fontainebleau. En 1783, enceinte, elle emprunte au duc d'Orléans un coche d'eau afin de s'épargner la fatigue du voyage. Malheureusement, dans la nuit du 1er au 2 novembre, la reine est prise de douleurs et perd son enfant, le jour même de son anniversaire. 

A la suite de cet épisode douloureux, Marie-Antoinette commande sur ses fonds propres un navire de plaisance pour la somme extravagante de soixante-mille livres.

La sirenne, embarcation luxueuse concue uniquement pour les séjours à Fontainebleau ne sera finalement utilisé qu'à deux reprises, en 1785 et 1786. 

Véritable palais flottant, la superstructure du navire était pourvue d'un mât central de Hallage autour duquel se déployait un appartement composé de neuf pièces agrémentées de cheminées (les séjours à Fontainebleau se faisant à l'automne).

Dans cet appartement on dénombrait un salon, deux gardes robes, une salle à manger, un office, une salle des gardes ainsi qu'un hall d'acceuil.

Le mobilier du bord fut commandé à Henri Jacob et Louis Moreau.

L'embarcation fut remisée à Corbeil vers 1788, puis à St Cloud, et enfin en 1792, le général Santerre, commandant la Garde Nationale fit saisir le bateau pour servir l'armée.

Commence alors pour lui une longue dérive, vendu en 1793, une légende raconte qu'il aurait fini en bateau lavoir.

Notre dessin est l'oeuvre du fils du pilote de ce navire. Il a été réalisé probablement d'après les souvenirs qu'en avait son père. Cette oeuvre est à notre connaissance l'une des seules représentations visuelles de l'embarcation royale. 

Provenance : 

- Acquis par les parents du propriétaire à la librairie Pollack, puis par descendance.

Bibliographie :

- Société des Amis de Versailles, Il était une fois... la restauration du canot de promenade de Marie-Antoinette, Janvier 2020, illustré P.12.