SOUVENIRS DE L'IMPERATRICE EUGENIE ET DU PRINCE IMPERIAL

Date de vente : 6 juin 2021

Estimation : 100/150 €

Prix de vente : 854 €



A8 - Xavier UHLMANN [1828-1904] – Ancien militaire, il entra en 1857 au service de Napoléon III en qualité de valet de pied – En 1868, il fut attaché auprès du Prince Impérial comme valet de chambre

LAS, 4 pages in-8 denses, Pietermaritburg (Afrique du Sud), 5 mai 1879, à ses amis Picard - La lettre porte en haut à gauche le numéro d’ordre « 7 », correspondant à la liste dressée par le Docteur Ferrand sur ses documents autour du Prince Impérial (on joint le scan de cette liste en annexe pour information, sans la joindre à ce document)

Il est bien arrivé dans cette colonie, après 33 jours de traversée, bien ennuyeuse mais il a vu des choses bien curieuses : plusieurs baleines, beaucoup de requins et des poissons volants sortant de l’eau par milliers – Au passage du Tropique, « on voit tomber du feu du ciel le soir, c’est superbe à voir mais en même temps effrayant car le bateau passe au milieu du feu » - Ils ont passé devant Madère, Sénégal, Sainte-Hélène, sans pouvoir faire escale à cause de la troupe à bord : « j’ai bien regretté que nous nous sommes pas arreter à St Hélène, j’aurais été bien heureux voir cette endroit ou le grand Homme est mort – « Je veux vous dire avant tout que le Prince se porte très bien et partout où il a passé il a eu une très belle réception. A Cape Town tout le monde de la ville est venu pour le voir et pour le saluer. En arrivant à Natal tout l’Etat-Major était là pour le recevoir et on l’a amené coucher au Gouvernement House – Uhlmann explique ensuite que le Prince, étant maintenant sur « le sol où est la guerre et quand il a vu les soldats », et attaché officiellement par le Général Chelmsford à l’Etat-Major, au bout de quatre jours est aller camper à quatre milles de Natal – Il est parti à Pietermaritzburg, de là à Ladysmith et de là à Dundee sur les frontières des Zoulous - Uhlmann regrette de ne pas l’accompagner, « le Prince a deux soldats anglais avec lui, moi je ne peux pas compter dans l’armée et dans ce pays il est très difficile à voyager », il faut attendre qu’il y ait une voiture (attelage de 18 bœufs), les routes sont presque pas tracées, on est couvert de sable et de poussière – « On ne trouve pas de maison en route, ce sont des cabanes des kafirs qui sont couvert avec de la paille ou du foin et les kafirs couchent la dans par terre, les voyageurs couchent en dessous des voitures » - Tout est tellement cher : un œuf 60 cent, un litre de lait 1 fr, une bouteille de bière 3 fr, et encore, « car en route on ne trouve rien » – « C’est cependant un bien beau pays » - Quelqu’un de travailleur qui viendrait acheter de la terre pour faire une ferme, construire des maisons, les louer, pourrait faire ses affaires, « pour ma part je préférerais manger des pommes de terre en Europe que d’être riche dans ce pays où on ne peut même pas se reposer, la vermine vous dévore, quand on met ses bottes il faut toujours regarder si il n’y a pas une vipère ou un serpent dedans » - « Cette guerre est bien plus pénible que les guerres européennes, les zoulous ont des fusils européens et chacun aussi a ses assigaies, ce sont des lances qui vous jettent d’une distance de 20 ou 30 mètres [NB : ce sont ces armes qui tuèrent le Prince Impérial]. Ils sont tout nus et ils peuvent courir dans les berges où les Anglais ne peuvent pas traverser. Ils ne porte pas de manger avec eux, les femmes vont par derrière et leur cachent leur vivre dans les montagnes [Uhlmann a écrit « gachent », ce qui confirmerait, étant donné son écriture parfois phonétique, qu’il conservait un accent alsacien] – Uhlmann estime l’armée anglaise à 22000 hommes, et « on dit les zoulous sont 60000 » - « Certainement les zoulous sont sur d’être anéantis mais cela prendra peut être du temps » - Uhlmann donne son adresse, chez le Capitaine Baynton à Urban

 

Provenance : Collection docteur Ferrand, Pierrefonds, puis par descendance.

Lot présenté par M.Yannick Lefebvre, 06 13 24 43 40 en collaboration avec M.Pierre Grignon Dumoulin, expert près la Cour d'Appel d'Amiens, cabinet Artémis Estimations, Compiègne - 06 09 83 33 29 - contact@artemisestimations.com